Sur la base des premières conclusions provisoires, nous pouvons dire que la norme salariale pour 2025-2026 sera à nouveau de 0 %. En tant qu'employeur, vous devez néanmoins tenir compte de l'indexation automatique des salaires et, selon toute vraisemblance, des mesures gouvernementales supplémentaires qui augmentent les coûts salariaux.
Le 21 février 2024, le Conseil central des entreprises (CCE) a publié un rapport technique intérimaire sur l'évolution attendue des coûts salariaux pour 2025-2026. Ce rapport analyse le handicap salarial jusqu'en 2023 et donne un aperçu du handicap salarial attendu de la Belgique par rapport aux pays voisins (Pays-Bas, France et Allemagne) à la fin de l'année 2024.
Voyons ce que cela signifie pour vous, en tant qu'employeur, et comment vous pouvez vous préparer à 2025 dès maintenant.
Quelle est la norme salariale ?
Une norme salariale est fixée tous les deux ans, qui détermine l'augmentation maximale autorisée des coûts salariaux par rapport à la période précédente. L'objectif est de maintenir la position concurrentielle de la Belgique par rapport à ses voisins et donc de préserver l'emploi. La norme salariale est un instrument macroéconomique qui limite le pouvoir de négociation des syndicats. Pour les employeurs individuels, c'est en fin de compte l'impact de la norme salariale sur les négociations salariales sectorielles qui importe.
Actuellement, c'est la norme salariale 2023-2024 qui s'applique. Cette norme salariale est de 0 %. La prochaine norme salariale sera la norme salariale 2025-2026. Rien n'est figé, mais nous pouvons déjà tirer de premières conclusions, bien que provisoires, sur la base des informations actuelles.
Prévisions prudentes
Le récent rapport technique intérimaire indique un handicap de coûts salariaux de 1,8 % pour la Belgique à la fin de 2024 par rapport à nos pays voisins. Cela indique une détérioration de notre position concurrentielle. Les prévisions suggèrent que le coût du travail en Belgique augmentera moins rapidement en 2024 que dans nos pays voisins, mais que le handicap augmentera quand même.
Que signifie ce handicap attendu en matière de coûts salariaux ? Concrètement, il n'y aura pas de marge disponible en plus de l'indexation automatique des salaires et des augmentations baremic qui sont toujours garanties. En d'autres termes, la marge maximale disponible sur l'évolution des coûts salariaux (en bref, la norme salariale) sera de 0 % pour la période 2025-2026, en l'état actuel des choses.
Se préparer
Avec une norme salariale attendue de 0 % pour 2025-2026, les partenaires sociaux auront peu de marge de négociation. Les employeurs doivent être conscients de cette situation et planifier leurs budgets en conséquence. Il est important de tenir compte non seulement de l'indexation automatique des salaires, mais aussi des coûts supplémentaires éventuels, tels que les primes de pouvoir d'achat.
Bien que la norme salariale soit fixée à 0 %, les salaires et les coûts salariaux continueront d'augmenter. Pour la PC200, sur la base des projections actuelles, l'indice automatique des salaires est égal à 5,00 % avec effet au 1er janvier 2025.
Outre l'indexation automatique des salaires, les employeurs doivent également tenir compte d'éventuelles compensations supplémentaires. Comme on l'a vu par le passé, lorsque la norme salariale est (presque) égale à 0, le gouvernement fait des concessions pour tenir compte de la violation du droit fondamental à la liberté de négociation collective, que la loi relative à la norme salariale engage à respecter (même s'il ne le dira jamais en ces termes).
Les bons de consommation sont l'instrument privilégié de cette compensation. Pour la période 2023-2024 également, les chèques consommation ont été utilisés pour l'octroi de la prime de pouvoir d'achat. Il est raisonnable de prévoir un budget de 250 euros par salarié et par an pour cette indemnité complémentaire, à majorer d'une cotisation patronale ONSS de 16,5 %.
Conclusion
Bien que la norme salariale soit fixée à 0 % pour 2025-2026, les employeurs doivent se préparer à une augmentation des salaires et à d'éventuelles compensations supplémentaires. En planifiant à l'avance et en étant conscients des développements attendus, les employeurs peuvent s'adapter aux conditions économiques changeantes et maintenir une position concurrentielle.